LVMH / Moncler
En septembre 2024, LVMH a conclu un partenariat stratégique avec Moncler en acquérant une participation minoritaire dans Double R, la holding personnelle de Remo Ruffini, PDG de Moncler. Cette opération marque une collaboration importante entre le leader mondial du luxe et le groupe italien, connu pour ses célèbres doudounes et vêtements de ski haut de gamme.
En détail : LVMH a pris une participation de 10 % dans Double R, qui détient actuellement 15,8 % du capital de Moncler. Au cours des 18 prochains mois, la participation de LVMH dans Double R pourrait atteindre 22 %, tandis que la holding augmentera sa participation dans Moncler jusqu'à un maximum de 18,5 %.
L'annonce de l'opération dans la soirée du 26 septembre a été bien accueillie par le marché, puisque le cours de Moncler a monté de 11% passant de 52,06€ à la clôture du 26 septembre à 57,74€ en fin de journée du 27 septembre (capitalisation boursière passant de 14,3 milliards à 15,9 milliards d'euros).
Enjeux stratégiques :
1) Pour Remo Ruffini et Moncler : Cet accord permet à Ruffini de maintenir le contrôle total sur la stratégie et le développement futur de Moncler et de bénéficier du soutien de LVMH pour accompagner ses projets d’expansion
2) Pour LVMH : Le prix exact de la transaction n’a pas été révélé, mais il est probable qu’une décote de liquidité ait été négociée. En effet, LVMH a pris une participation minoritaire dans une holding non cotée qui détient des actions d’une société cotée. Ce type de structure implique souvent une décote pour refléter la moindre liquidité et la complexité de revendre cette participation indirecte. En procédant ainsi, Bernard Arnault affirme qu'il envisage un partenariat à long terme avec Moncler, en cohérence avec sa stratégie d’investissements stables et durables dans le secteur du luxe
Retrouvez le principe de décote dans le chapitre 12 du livre Fusions, Acquisitions : Les autres méthodes d’évaluation et les écarts de valorisation. Les décotes (de taille, d’illiquidité, de minoritaire, de holding, etc.) peuvent considérablement réduire le prix payé par l'acquéreur, reflétant les risques ou limitations spécifiques associés à ces facteurs.